Zombillénium, Tome 1, Arthur de Pins, BD, 2010, Dupuis, 13,95€, +++
Francis von Bloodt, vampire de son état, gère en bon père de famille le parc d'attractions Zombillénium. On n'embauche pas n'importe qui, chez Zombillénium : les simples mortels n'ont qu'à passer leur chemin, ici on ne travaille qu'avec d'authentiques loups-garous, vampires et momies. C'est ce que va découvrir Aurélien, jeune homme au bout du rouleau, trompé par sa femme, et qui va se retrouver embauché malgré lui dans cette étrange entreprise. Gretchen, sorcière stagiaire, va l'aider à faire ses premiers pas...
Avec Péchés mignons, Arthur de Pins avait réussi le pari difficile de nous faire découvrir les mésaventures rocambolesques d’Arthur, la trentaine, obsédé par la gent féminine et prêt à tout pour trouver l’âme-sœur, et ce avec un humour incontestable et sans vulgarité aucune.
Pour Zombillénium, l’illustrateur change de thème mais conserve un humour prononcé qui plaît aisément.
La couverture, représentant le visage de Gretchen en gros plan, attire l’œil grâce à une expression dégagée assez forte. Forte car on se doute qu’il s’agit d’un personnage des plus importants. Forte car truffée de symboles, d’indices et de détails. Forte car on se sent observé par le regard inquisiteur caché derrière les lunettes de soleil. Une couverture vraiment réussie, qui signe la prouesse du travail réalisé par l’auteur sur informatique, car oui, c’est bien derrière un écran que toute son œuvre a été créée.
L’histoire et les personnages tous aussi farfelus les uns que les autres offrent à l’illustrateur la possibilité de s’exercer comme bon lui semble, de créer sans limite, d’imaginer sans retenue. Le lecteur peut alors s’attendre à tout et n’importe quoi, mais sera toujours surpris de ce qu’il adviendra vraiment. Car l’histoire ne manque pas de rebondissements. On assiste en fait à une véritable succession d’actions au cours desquelles Gretchen, au rôle énigmatique, impose le rythme et met du peps en intervenant à des moments clés.
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Cependant, outre l’aspect esthétique des dessins et la qualité des dialogues, ce premier tome souffre d’un manque d’orientation. Pas d’enjeu clairement défini pour les prochains tomes. Pas de style réellement posé : l’humour décalé, légèrement glauque et morbide ne lui permet pas de se classer dans la catégorie « épouvante », pas non plus dans celle « humour ».
Malgré cela, on se laisse porter par une histoire loufoque, des personnages quelque peu mystérieux et un environnement à la fois fantastique et déjanté. Tous les éléments semblent être réunis pour plaire aux jeunes, et aux moins jeunes, qui ont tout le temps de ce premier tome pour apprendre à connaître les personnages. Et certains nous réservent bien des surprises…